Manifeste provocateur pour tous les professeurs accueillant des enfants avec troubles du langage écrit (…ou pas…)

Un enfant présentant des troubles impactant la sphère auditivo-langagière  va vraisemblablement avoir maille à partir avec l’écrit. L’enfant qui n’aura pas automatisé les règles d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison sera ralenti dans ses productions.

Ces aspects formels de l’écriture phagocyteront l’essentiel de ses ressources cognitives au dépend de l’aspect conceptuel de la tâche à réaliser.

Alors quand l’écrit est suffisant lisible pour être compréhensible, se pose la question de la pertinence d’améliorer formellement la production du jeune… connaissant le coût cognitif que cela représenterait pour lui…

Bien sûr on pourrait longuement débattre des critères du «suffisamment lisible» et on pourrait également facilement objecter que l’orthographe, les règles de grammaire et de conjugaison ne sont pas uniquement des aspects « formels » de l’écrit, ils impactent également la compréhension…

Sur ce schéma nous voyons qu’une atteinte de la sphère auditivo – langagière peut impacter l’acquisition de l’écriture

Mais avant d’ergoter, je vous propose de visionner cette vidéo indispensable…

Il est généralement admis que la fonctionnalité de l’écriture des enfants en situation scolaire doit tenir compte de 3 critères qui sont la vitesse, la lisibilité et le coût cognitif… Tout est dit… L’objectif des professionnels concernant un enfant présentant des T.L.E sera de l’amener à écrire à une vitesse proche de la normale, pour un cout cognitif raisonnable et que ce soit lisible… Non pas bien orthographié… mais juste lisible…

Focaliser sur les aspects formels de l’écrit (dont l’orthographe est un des plus beau représentant du genre) c’est mécaniquement augmenter la charge cognitive du jeune… et diminuer sa réserve attentionnelle…

Avec quelles conséquences ? Quelles questions doit-on se poser pour essayer d’y répondre ?

Observe-t-on une nette dégradation de l’attention du jeune au cours de la journée ? Réussit-il à finir son travail ? Arrive-t-il à suivre le rythme de la classe ? Gère-t-il les doubles tâches ? (Réussit-il à écrire et réfléchir en même temps ?) S’intéresse-t-il vraiment aux notions abordées en classe, ou se limite-t-il à un formalisme de façade ?

C’est après avoir répondu à ces questions que l’on pourra réfléchir à comment placer le curseur des exigences orthographiques…

Pour finir voici un ultime argument en faveur de « L’orthographe… On s’en fout.. » qui vous l’aurez bien compris est une forme de radicalité provocatrice pour contrebalancer une autre radicalité :

Ce dernier argument, c’est l’utilisation du M.P.A qui se généralise pour les enfants avec troubles du langage…

Une fois les fonctions de base de la machine automatisées, l’ordinateur permet de décharger l’enfant d’une partie de la charge cognitive et ainsi d’augmenter sa disponibilité attentionnelle  :

  • Grâce au prédicteur orthographique
  • Grâce au correcteur automatique
  • Grâce à la mise à disposition de modèles pré-formatés
  • Grâce à la mise en forme automatique
  • etc…

L’ordinateur lui permet donc de compenser à la fois : les défauts de lisibilités, la lenteur et souvent le coût cognitif… Alors oui… An se ki konserne les enfan an dificulté fasse à lécri… raiduizon les eksigence ortografique…